La dégradation des terres, résultant de l’altération de la qualité des sols, est largement attribuée aux activités humaines telles que l’agriculture intensive, la déforestation et le surpâturage. Ces pratiques entraînent une diminution de la fertilité des sols, compromettant ainsi leur capacité à soutenir la croissance végétale. Cette problématique est critique, car elle affecte non seulement la sécurité alimentaire et l’approvisionnement en eau, mais aussi la biodiversité, tout en contribuant au changement climatique par l’émission accrue de carbone dans l’atmosphère. Face à ce défi, des initiatives visant à restaurer et à préserver la santé des terres sont essentielles, incluant une gestion durable, la reforestation et des pratiques agricoles respectueuses de l’environnement.
Dans cette perspective, l’OSC ASSAINISSEMENT est engagé activement à foemer les communautés aux bonnes pratiques agricoles respectueuses de l’environnement. Un exemple concret de leur action est l’initiative récente de former 95 agriculteurs et agricultrices, dont 72 femmes et 23 jeunes, répartis dans les arrondissements de Ngambé-tikar, Ntui, Yoko et Foumbot au Centre et à l’Ouest Cameroun. Ces participants ont été instruits sur la production de biochar à partir des résidus de maïs.
Traditionnellement considérées comme des déchets agricoles, les parties non consommées du maïs telles que les tiges, les spathes et les rafles sont souvent négligées, contribuant à l’appauvrissement progressif des sols en nutriments. Pour inverser cette tendance et maintenir la fertilité des terres, il est crucial de réintégrer ces nutriments dans le sol. Le biochar, produit par la carbonisation des résidus de maïs, représente une solution prometteuse en tant qu’amendement organique.
L’approche de production de biochar vise également à séquestrer le carbone et à réduire les émissions de gaz à effet de serre, tout en améliorant les techniques agricoles et en augmentant les rendements pour les populations rurales. À ce jour, environ 1500 kilogrammes de biochar ont été produits et appliqués dans les champs par les participants formés. De plus, vingt parcelles expérimentales couvrant environ 7000 m² ont été mises en place pour évaluer l’impact du biochar sur la germination, la croissance des plantes, les rendements agricoles et la restauration de la vie du sol.
D’une manière générale, l’utilisation innovante des résidus agricoles comme le maïs pour la production de biochar représente une avancée significative vers une agriculture plus durable. Les résultats des parcelles expérimentales permettront d’analyser de manière approfondie les effets de cette pratique sur la santé des sols et la productivité agricole, ouvrant la voie à des solutions efficaces pour préserver et restaurer nos ressources terrestres essentielles tout en augmentant la production à l’hectare.
