Le vermicompostage est un processus biologique de décomposition des déchets organiques à l’aide de vers de terre. Ce travail a été réalisé à partir de fractions fermentescibles provenant des ordures ménagères et 2 m³ de boues de vidange récupérées des fosses septiques de la prison principale de la ville. Ces boues ont été séchées pendant une semaine avant d’être transportées vers le site de compostage à l’Université de Dschang. L’espèce de vers de terre utilisée, Eisenia fetida, a été récoltée dans des déchets organiques en décomposition. Ces vers, adaptés au traitement des déchets organiques et résistants aux substances toxiques présentes dans les boues de vidange, ont été incubés pendant un mois dans un milieu constitué de fumier, boues de vidange et déchets fermentescibles pour favoriser leur multiplication. Les vers ingèrent environ 75% de leur poids corporel chaque jour, ce qui a permis d’assurer une dégradation efficace des déchets dans le processus de vermicompostage.


Les expériences de vermicompostage ont été menées en champs, sur des tas d’une taille de 100 cm de long, 90 cm de large et 70 cm de hauteur, avec une capacité de 200 kg par tas. Les tas étaient constitués de mélanges de différents types de substrats dans des proportions identiques, avec des variations dans le nombre de vers de terre. Les vers ont été ajoutés après 21 jours de décomposition partielle des déchets organiques, lorsque la température était comprise entre 30 et 33°C, pour éviter une exposition à des températures trop élevées pendant la phase thermophile du compostage. Les tas ont été maintenus à l’ombre et couverts de feuilles de bananiers pour les protéger du soleil et de l’excès d’eau en cas de pluie.


Le processus de vermicompostage a débuté par une phase de pré-compostage de trois semaines, afin de faire passer le compost de la phase thermophile à la phase mésophile, avec une température minimale de 30°C, créant ainsi des conditions propices aux vers pour la transformation de la matière organique en humus. La température a été surveillée hebdomadairement, car les vers tolèrent des températures comprises entre 0 °C et 35 °C, mais leur activité diminue sous des températures plus froides, et ils ne survivent pas en dessous du point de congélation. Pendant le compostage, les tas ont été retournés deux fois par semaine pour améliorer l’aération, et de l’eau a été ajoutée pour maintenir l’humidité optimale à 60%.


À la fin du processus de vermicompostage, le vermicompost obtenu était riche en nutriments essentiels, tels que l’azote, le phosphore, le potassium, qui ont contribué à la restauration des sols, notamment les sols ferralitiques dégradés. L’ajout de ce vermicompost a corrigé l’acidité du sol, créant ainsi un environnement propice à la croissance des plantes. Ce processus a également amélioré la production du tournesol. Le vermicompost a donc constitué une solution durable pour restaurer les sols et augmenter la productivité agricole, soutenant une agriculture plus résiliente et durable.
L’organisation « ASSAINISSEMENT » est engagée à vulgariser cette technique de production de bio fertilisant qui va à coup sûr faciliter la tâche aux communautés rurales qui font face à des rendements agricoles décroissant. Ainsi en plus du biochar et bien d’autres intrants biologiques, « ASSAINISSEMENT » renforcera sa contribution à la restauration des sols dégradés, à la protection des forêts, à l’amélioration des conditions de vies des populations rurales et au développement durable.


Rédigé par le RTAD Dr KENNE